Ecrire pour se sentir mieux

Ecrire sa douleur ou son stress apporte un soulagement physique et permet de se sentir mieux…

Trop simple ? C’est pourtant ce qu’a démontré une étude réalisée sur des patients asthmatiques ou souffrant de polyarthrite rhumatoïde.

Les personnes participants à la recherche ont reçu comme consigne de mettre par écrit “les expériences les plus désagréables de leur vie ».

Les résultats obtenus montrent en effet que l’expression écrite d’un événement de vie stressant améliore objectivement l’état de patients souffrant de pathologies chroniques, sur base de critères et d’une cotation réalisée par le médecin.

 

Conclusion

A vos cahiers ou … à vos claviers !

Quelle que soit l’origine de votre mal-être actuel, l’exprimer par écrit vous permettra peut-être de vous débarrasser d’une partie de son influence négative sur votre mental, voire de diminuer vos douleurs physiques. L’écriture est une forme de mise à distance qui lui retire une partie de sa toute puissance, vous le voyez comme externe à vous même si son impact est toujours bien réel.

La méthode  présente l’avantage d’être simple et de ne nécessiter aucun matériel particulier, ni de suivre une procédure précise. Laissez-vous aller aux mots qui vous viennent et laisser couler vos pensées, ressentis ou réflexions jusqu’à ce que l’inspiration s’arrête. Répétez l’exercice régulièrement pour installer le bénéfice… 

Lire l'étude...

Joshua M. Smyth et coll. (North Dakota State University, Fargo)

L’étude porte sur deux groupes parmi 112 patients souffrant d’asthme ou de polyarthrite rhumatoïde (PR) d’intensité légère à modérément sévère. Le groupe contrôle a été formé de personnes qui ont écrit sur des sujets neutres du point de vue émotionnel.

Essai contrôlé randomisé mené entre octobre 1996 et décembre 1997. Résidents de la communauté ambulatoires issus de la pratique privée et institutionnelle. Un échantillon de volontaires de 112 patients souffrant d’asthme (n = 61) ou de polyarthrite rhumatoïde (n = 51) a reçu l’intervention ;

107 ont terminé l’étude, 58 dans le groupe asthme et 49 dans le groupe polyarthrite rhumatoïde.

Les patients devaient écrire soit sur l’événement le plus stressant de leur vie (n = 71 ; 39 asthme, 32 polyarthrite rhumatoïde) soit sur des sujets émotionnellement neutres (n = 41 ; 22 asthme, 19 polyarthrite rhumatoïde)(l’intervention de contrôle).

Les patients asthmatiques ont été évalués par spirométrie et les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ont été examinés cliniquement par un rhumatologue. Les évaluations ont été menées au départ et à 2 semaines et 2 mois et 4 mois après l’écriture et ont été faites en aveugle aux conditions expérimentales.

Parmi les patients évaluables 4 mois après le traitement, les patients asthmatiques du groupe expérimental ont montré des améliorations de la fonction pulmonaire (le pourcentage moyen du volume expiratoire forcé prédit en 1 seconde [VEMS] est passé de 63,9 % au départ à 76,3 % au suivi de 4 mois). vers le haut ; P <.001), tandis que les patients du groupe témoin n’ont montré aucun changement.

Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde dans le groupe expérimental ont montré des améliorations de l’activité globale de la maladie (une réduction moyenne de la gravité de la maladie de 1,65 à 1,19 [28 %] sur une échelle de 0 [asymptomatique] à 4 [très sévère] au suivi de 4 mois ; P=.001), alors que les patients du groupe témoin n’ont pas changé.

Les patients atteints d’asthme ou de polyarthrite rhumatoïde léger à modérément sévère qui ont écrit sur des expériences de vie stressantes ont présenté des changements cliniquement pertinents de leur état de santé 4 mois plus tard par rapport à ceux du groupe témoin.

Quatre mois après cette épreuve, les patients asthmatiques du groupe expérimental ont présenté une amélioration fonctionnelle respiratoire, consistant en un gain de 19 % en moyenne du VEMS, alors que les sujets du groupe contrôle n’ont observé aucun changement.

Chez les patients souffrant de PR, le changement s’est manifesté pour la maladie dans son ensemble, avec une réduction moyenne de la sévérité de 28 %. Là non plus, les patients du groupe contrôle n’ont pas eu de modification.

En combinant l’ensemble des patients qui sont allés jusqu’au bout de l’étude, 47,1 % patients du groupe expérimental (33 sur 70) ont éprouvé une amélioration clinique versus 24,3 % (9 sur 37) du groupe contrôle.
« Ces gains vont au-delà de ceux attribués au traitement standard que tous les patients ont reçu », constatent les auteurs, qui ne peuvent « malheureusement » pas se prononcer sur la persistance dans le temps ni sur le bénéfice pour  d’autres pathologies.

En conséquence de quoi, l’activité d’écriture proposée a montré des résultats inattendus dans le fait de permettre de se sentir mieux et d’influencer favorablement l’évolution de la maladie dont souffrait les patients.

Source : Effects of Writing About Stressful Experiences on Symptom Reduction in Patients With Asthma or Rheumatoid Arthritis

https://www.researchgate.net/publication/13090421_Effects_of_Writing_About_Stressful_Experiences_on_Symptom_Reduction_in_Patients_With_Asthma_or_Rheumatoid_Arthritis

 

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