stress et mauvaise odeur

Le stress ne nous rend pas malodorant (ouf !)

Par contre, il semblerait au vu d’une étude récente qu’il influence directement la perception que nous avons des odeurs qui nous entourent.

Les expressions familières montrent comment notre langage mélange odeurs et émotions négatives : “Ce nouveau collègue, je ne peux pas le sentir !”, “Le projet de déménagement prend beaucoup de retard, ça commence à sentir mauvais !”

Des études viennent de montrer que les personnes anxieuses qualifient plus vite une odeur neutre d’odeur “désagréable”.

En y réfléchissant bien, ce n’est pas peut-être pas sans effet sur la manière dont nous percevons le monde lorsque nous sommes en état de stress…

Explication

Toutes les informations de notre environnement  qui nous parviennent via nos organes des sens sont traitées par le cerveau et réparties en 2 catégories :  “Plaisant” ou “Déplaisant”. Cet étiquetage est destiné à nous faciliter la vie la prochaine fois que nous rencontrons les mêmes situations ou que nous sommes en présence d”éléments semblables. Par exemple lorsque nous avons goûté un aliment qui ne nous plaît pas, nous le mettons dans un coin de notre mémoire pour ne plus repasser par la case “je goûte et beurk ,je n’aime pas” !

La fonction première de ce mécanisme est de nous permettre de repérer et de nous souvenir de tout ce qui représente une forme de “menace” pour nous.

De la même façon, nous aimons ou n’aimons pas un tableau, nous apprécions ou pas une musique ou une sensation de toucher. Et c’est bien sûr la même chose pour les odeurs…

Des chercheurs de l’Université de Wisconsin (USA- Etude publiée dans “NeuroScience, oct. 2013) ont découvert que l’anxiété impacte et modifie la manière dont nous percevons les odeurs.

Leur étude met ainsi en évidence que :

  • Une odeur neutre présentée à une personne qu’on a rendu anxieuse (ou en stress) sera davantage jugée désagréable que quand elle est présentée à une personne sereine.
  • Plus l’activation cérébrale émotionnelle négative est forte (plus la personne est stressée) et plus les odeurs sont jugées désagréables.

On pourrait expliquer ceci par le fait que le cerveau applique une forme de “principe de précaution actif” avec une évaluation plus pessimiste de la situation. Cette évaluation davantage pessimiste serait destinée à nous éviter de passer à côté d’un danger potentiel (une odeur désagréable étant associée à une menace possible pour notre personne : gaz, poison, etc.).

La plupart de nos mécanismes cérébraux et physiologiques ont pour but d’assurer notre survie !

 

Quel intérêt pour nous dans le domaine du stress  ?

Homme en proie au stress et abattu

Cet effet doit attirer notre attention sur le fait qu’en état de stress, nos perceptions sont modifiées : 

Nous verrons plus de “négatif” autour de nous de manière générale…

Elles le sont pour la bonne cause  : notre survie ! Mais quand le stress est présent à l’excès et en absence de menace réelle, on peut s’inquiéter d’un cercle vicieux, celui qui alimenterait l’anxiété  en nous installant toujours un peu plus dans un état émotionnel négatif nous faisant voir (sentir) les choses de manière plus noires qu’elles ne le sont … et donc renforçant notre état d’anxiété.

En état de stress, c’est donc comme si nous portions des lunettes qui nous font voir davantage la vie en noir et gris qu’en couleurs…

Un des exercices de la formation en gestion du stress que nous vous proposons est de réapprendre à estimer les situations qui nous touchent ou nous font déclencher, de manière raisonnable et objective, en vérifiant que nous ne sommes pas victime de ce stress qui déforme notre vision des choses… 

Nota bene : Cette approche en gestion du stress est un apport particulier de ce qu’on appelle aujourd’hui les thérapies neurocognitives et comportementales (TCC). Un grand mot pour évoquer une méthode d’analyse et d’action sur nos comportements et nos pensées lorsque ceux-ci sont à l’origine de problèmes en lien avec notre équilibre psychologique et émotionnel (stress, phobies…) ou notre santé (insomnie, troubles alimentaires, dépression…).  

En savoir plus sur les TCC ici : AFTCC (association des psychothérapeutes praticiens TCC France)

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